Le théâtre Sorano fait partie des premiers centres dramatiques nationaux. Amicalement lié à Maurice Sarrazin, le nom du théâtre est un hommage à l’acteur toulousain, Daniel Sorano. Sa façade en brique et son portique lui offre une place privilégiée parmi les monuments historiques. Au delà de son parvis et de son récit, en quoi le théâtre Sorano a une aura magique ?
Aussi ancien soit-il, ce lieu accueillant jeunesse et fougue mêle mélodie et comédie. De Christophe Miossec à Brigitte Jacques, le Sorano varie. Il a su créer d’intimes liens avec de jeunes artistes tel que Baptiste Amann. Le théâtre ne sélectionne pas ce qu’il aime ou non, il sélectionne ceux avec qui il est en accord, ceux qui ont « la même ligne artistique ». Les Chiens de Navarre, par exemple. Le Sorano a pour mission de « proposer à l’ensemble du territoire toulousain une programmation exigeante autour de la jeunesse » comme l’explique Karine Chapert, Responsable Communication de la structure.
Elle admet néanmoins que selon une étude de SciencePo et TBS, le cinquantenaire aux nombreuses années d’études est leur client type, bien qu’en l’espace de cinq années, la moyenne d’âge ait considérablement diminuée.
Ce spectacle vivant qu’est le théâtre a un coût. Le coût de session, qui lui même inclut un coût de plateau. Le coût de plateau représente le coût par personne convoquée le jour de la représentation. S’y ajoute le prix de la production. Bien qu’il y ait des barèmes de salaire, le cachet d’un comédien ou d’une troupe variera au dépend de sa notoriété. Le théâtre prend également en charge l’hébergement, le transport et les pensions de la troupe qu’il fait se déplacer. Ce que familièrement il appelle les « ++ ». Ces conditions permettent au théâtre de produire environs 350 spectacles par an et d’accueillir près de 430 places. Lorsque les places manquent, les théâtres de la région qui se voient complémentaires du théâtre Sorano se portent donc volontaires pour accueillir son public.
« Le théâtre c’est un réseau social en direct »
La responsable communication, Karine Chapert s’arrête sur l’émotion du théâtre : « Nous sommes des êtres vivants qui regardent d’autres êtres vivants ». Comme en plein partage, presque intime où le comédien se met à nu. Et nous, comme des enfants fixant un funambule ayant peur de fermer les paupières comme s’il tomberait avec elle. Mais cette chute est magique, belle et rare. Pendant plusieurs minutes, quelques heures, nous sommes face à un comédien mouvant, d’une force infaillible.
« Aujourd’hui, à Toulouse, si l’industrie du théâtre tourne encore, c’est grâce à vous, à nous, à tous ceux qui parlent. Le bouche à oreilles c’est le principal. »
Écrit par Lila Rhanimi. Groupe 6
Crédits photo : Théâtre Sorano