Le 104 : Promesses tenues ?

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Situé dans le XIXe arrondissement de Paris, le 104 est un lieu difficile à décrire tant ce bâtiment regorge de pratiques et d’activités diverses. Dirigée par José-Manuel Gonçalvès, cette plateforme artistique collaborative nous ouvre ses portes.

Un lieu plein de vie et d’envie aux antipodes, de ce qu’il a été au départ… C’est ainsi que pourrait être résumé le Centquatre. Car en 1874, c’est la mort qui rôde au 5 rue de Curial, et non pas un groupe de joyeux artistes. Ce sont menuisiers et ébénistes, plombiers et charrons qui s’affairent dans « l’usine à deuil ». Les artistes sont ici remplacés par des artisans au sein du service municipal de pompes funèbres de Paris qui s’étend sur une parcelle totale de 26 000 m². Pendant plus de 120 ans, 150 convois mortuaires défilaient quotidiennement entre les deux halles qui forment aujourd’hui le 104.

D’un côté, la halle rue d’Aubervilliers qui servait à la préparation des cercueils et des estrades décoratives pour recevoir le cercueil. De l’autre, la halle rue de Curial où se trouvaient les corbillards, les écuries et les chevaux. Cette dernière se transforma même en garage puisque après la Seconde Guerre mondiale, les 300 chevaux sont délaissés pour des corbillards motorisés.

C’est bien plus tard en 2001, que la Ville de Paris décide de réhabiliter le bâtiment, abandonné en 1997, tout en gardant la dimension mémorielle du site et son authenticité. C’est ainsi qu’est né le Centquatre.

Son squelette de métal typique de l’architecture industrielle du XIXe siècle accueille sous son toit un lieu de vie hors normes où se mêlent spectateurs et artistes, professionnels et amateurs ainsi que petits et grands. On y retrouve l’art sous toutes ses formes avec des danseurs, comédiens, musiciens, plasticiens et acrobates du monde entier. Le 104 les accueille dans ces halles qui deviennent à la fois leurs résidences artistiques, mais aussi studios de travail et possible salle de représentations.

Mais le projet ne s’arrête pas là. Ce lieu est presque devenu un micro-quartier, car s’y sont greffés boutiques, incubateur de start-up, librairie, une maison des petits, des cafés et un restaurant.

Ce lieu d’abondance est devenu dès l’annonce de sa création un enjeu social. Mais il n’a cependant pas tenu toutes ses promesses. Cette adresse, qui au sein d’un des quartiers les plus défavorisés devait être synonyme de désenclavement, n’a pas marché… Notamment avec les halls loués pour des événements privés. Ainsi, au sein du 104, nous retrouvons « le Printemps des territoires – 2022 » où l’on reçoit Bruno Lemaire ou encore Caroline Cayeux qui ne collent décidément pas avec l’image qui devait être populaire du lieu… Alors José Manuel Gonçalves va-t-il réussir à séduire les habitants du quartier ?

Groupe 14 : C. Luczak – L. Meriaux – J. Stein – S. Thiébaut

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