Benjamin Bourgine, rédacteur en chef chez France Bleu Occitanie, nous détaille la stratégie de rajeunissement de l’audience de la station.
Qu’allez-vous faire pour inciter les jeunes à écouter vos émissions, l’un des objectifs de la direction de France Bleu ?
Benjamin Bourgine : On a une formule explicite entre nous : Chez France Bleu nos jeunes ont 50 ans. Aujourd’hui, beaucoup d’auditeurs ont plus de 60 ans. Le but étant de chercher plus jeune sans perdre le cœur de cible.
De l’extérieur, on peut avoir l’image d’une radio vieillotte et c’est cette image qu’on veut combattre. On est ravis d’offrir à notre audience des émissions, des jeux… On sait aussi qu’on doit nous, radio de service publique, parler au plus grand nombre, c’est notre mission. On a des choses à leur dire, des idées à faire passer aux quotidiens et ce serait dommage que l’essentiel de la population ait l’image d’une radio qui ne parle qu’aux vieux. Aujourd’hui France Bleu, c’est bien plus que ça. C’est la radio des bons plans ! Des choses accessibles, gratuites au plus grand nombre.
On a cette image aussi car la programmation musicale de ces dernières années manquait de nouveauté. Un aspect qui est en train d’être modifié. On essaye de construire des programmes intergénérationnels, qui parlent aux plus âgés comme aux plus jeunes.
Pensez-vous vous développer davantage sur les réseaux sociaux ?
On est déjà très présents sur les réseaux sociaux. Aujourd’hui, ce n’est pas ça qui nous amène le plus d’audience. Les réseaux sociaux sont un reflet problématique pour les médias. Facebook, Instagram par exemple, ont complètement la main sur ce qu’ils nous proposent sur le smartphone. Donc il faut qu’on fasse attention à ce qu’on met sur les réseaux sociaux afin d’être le plus pertinent possible.
Les réseaux sociaux, c’est l’une des vitrines préférées des jeunes mais on tient à notre indépendant. On en était beaucoup plus tributaires, il y a dix, quinze ans. Près de 80 % de notre trafic sur le site venait des réseaux sociaux. Aujourd’hui c’est moins de 10 %. On a beaucoup travaillé sur le contenu du site et le référencement de notre papier. On a donc de moins en moins besoin des réseaux sociaux.
Et qu’en est-il de Spotify ?
C’est une grosse porte d’entrée pour tous les contenus audio. Et donc la question s’est posée. Spotify aime beaucoup agréger les consommateurs mais la plateforme est moins encline à rémunérer les gens qui produisent des contenus pour eux. Radio France avait donc coupé le robinet pendant un moment. Nous, on produit tous les jours des contenus, soit elle nous rémunère, soit elle nous donne une meilleure visibilité. On ne peut pas être une simple source parmi d’autres. Radio France est le premier groupe radiophonique en France. Cependant, les réseaux sociaux et Spotify c’est ça. C’est l’algorithme qui propose le contenu. Donc oui on essaie d’y être mais Radio France fixe une stratégie que nous devons suivre.
Groupe 6, ISCPA Toulouse, Léa, Eythan, Leslie, Lou, Mathis, Emeline