A la suite de la visite du Théâtre Mogador dans le cadre du Tour e-media organisé par l’ISCPA, une question m’interpella : pourquoi ne suis-je jamais allé voir une pièce de théâtre en dehors d’un cadre scolaire ? En tant que jeune étudiant de 19 ans, je m’intéresse à la culture, à l’art, et au divertissement, mais je ne me sens que peu touché par l’envie de voir une pièce de théâtre.
Pourtant, le spectacle vivant n’a pas pour vocation d’être élitiste ou d’être réservé à une génération précise. Alors pourquoi n’ai-je jamais été engagé par une campagne publicitaire au point d’aller voir une pièce ?
A l’heure du digital, des réseaux sociaux, du divertissement en streaming, le spectacle vivant doit désormais affronter une concurrence qui possède un atout majeur : la disponibilité immédiate de contenu à consommer. Ainsi, depuis la crise économique et culturelle provoquée par la crise du Covid-19, l’industrie a du mal à repartir durablement. Elle se doit d’investir dans une stratégie de communication ciblant ce public qui a du mal à se sentir concerné par le théâtre. Car une partie de ce public pourrait en effet être intéressé, mais une mauvaise adaptation de la médiatisation du spectacle face aux enjeux actuels ne donne pas suffisamment l’envie de se déplacer.
Après une courte présentation d’Olivier Lazzarini, directeur marketing et commercial du Théâtre Mogador, j’apprends que le spectacle vise un public familial et que la publicité est mise en avant par leurs médias partenaires. Ainsi après recherches, la stratégie de communication du Théâtre Mogador est basée sur le papier, les affichages et les bandes annonces télévisées et radio. À l’ancienne donc.
La structure possède également une présence sur internet avec un site bien construit contenant toutes les informations relatives, ainsi qu’une billetterie en ligne. L’utilisation des datas permet aussi de tenir les visiteurs informés grâce à une newsletter. Plus rare, il possède également des comptes sur les réseaux sociaux (Facebook, Instagram, Twitter). Alors que l’on pourrait penser qu’il s’agit d’une industrie en retard en termes d’utilisation du digital, il se trouve que le virage numérique est clairement pris et qu’il existe une véritable volonté d’informer par le web.
Cependant, après analyse du contenu en ligne, je suppose que ces outils permettent aux adeptes d’être tenus informés, mais n’a pas réellement pour vocation de toucher un autre public. En effet, il n’y a pas de campagne digitale de communication, seulement des bandes annonces qui ne correspondent pas au format de l’application sur laquelle elles sont uploadés. Ce contenu ne correspond pas aux critères algorithmiques et aux codes d’utilisation de l’application dans le cas d’Instagram. Ce qui est fort dommage puisque Instagram est le réseau social préféré des jeunes entre 16 et 25 ans, et que le temps passé sur les réseaux sociaux est en progression. Il s’agit donc d’un appui non négligeable sachant que c’est un outil de diffusion gratuit et efficace si on l’utilise de la bonne manière.
Le théâtre possède ainsi les outils numériques nécessaires qui sont à leur portée, mais l’industrie reste peut-être cependant trop sceptique à l’innovation en termes de création de contenu digital et son impact auprès du public. Pourtant avec le développement de la multitude des offres notamment numériques les jeunes se tournent ainsi vers d’autres méthodes de consommation culturelle. Cela a été le cas pour moi, aucune campagne de publicité ne m’a engagé au point d’aller voir un spectacle vivant au théâtre.
Peut-être qu’utiliser les réseaux sociaux et la proximité qu’ils confèrent entre un créateur de contenu et son audience serait une piste de communication envisageable.
Groupe 4 : JUVENAL Djaz, BAZIA Lucile, GUEPRATTE Jade, VIDONJA Clara