La dépêche est la plus ancienne presse quotidienne régionale lancée en 1870 à l’instar du Figaro. Lors de notre visite à la rédaction de Toulouse, nous avons pu interroger Bernard Philippe, journaliste et secrétaire général de rédaction de la Dépêche, à propos de la stratégie qu’emploie ce média papier afin de perdurer.
Le papier, le futur de la dépêche?
“En papier, même si on ne l’affiche pas trop car c’est douloureux, on est passé en dessous des 100 000 exemplaires payants alors qu’il y a trente ans on était à 250 000. Cependant nous avons un service spécialisé cherchant de nouveaux points de ventes quand les kiosques ferment, donc dans les épiceries, les supermarchés, les boulangeries et se battent pour maintenir les points de ventes même si on sait que la diffusion papier ne va pas remonter et qu’on arrivera pas à la redresser malgré nos efforts. De plus, tous les coûts du papiers, c’est-à-dire le transport et le matériau augmentent et les ventes baissent. Notre seul espoir maintenant est de limiter le papier. Mais il est évident que plus tard il n’y aura plus de journaux papier.”
La presse papier, un avenir stable ?
“Nos revenus sont générés en partie par la publicité présente dans nos journaux. C’est un enjeu important aujourd’hui même si l’audience ne nous permet pas de supporter notre modèle économique. Ensuite, on continue à vivre avec le papier même si la chute de sa diffusion est considérable. Maintenant, le défi pour un journal comme le nôtre, c’est de transformer cette audience en abonnements payants, pour qu’ils prennent le relais des abonnés papiers.”
Des éditions en perdition ?
“On a réduit les éditions en fonction de la chute de la diffusion du papier, 110 000 exemplaires en éditions payantes maintenant. C’est l’audience numérique qui est en train d’exploser depuis le Covid avec 15 millions de lecteurs mensuels sur le web. Aujourd’hui on est le neuvième en France en termes d’audience et le deuxième de la Presse Quotidienne Régionale, avec 12 journalistes qui alimentent en temps réel la plateforme de la Dépêche.”
Attirer les jeunes, un objectif ?
“C’est une question récurrente et elle est étudiée, même s’il ne sont pas notre lectorat traditionnelle, ça ne veut pas dire qu’on les écarte mais c’est plutôt des gens plus installés dans la vie entre 40 et 50 ans qui peuvent cotisés pour un abonnement. En tout cas ce n’est pas notre cible prioritaire car ils ne font pas la démarche.’’
Les sujets captivants qui nous différencient ?
‘Et ce qui draine de l’audience se sont principalement les sujets nationaux et internationaux, on est aussi présent sur ces sujets là avec un service de production d’informations. Notre vrai cœur d’informations ce sont les sujets locaux et c’est notre différence. La raison pour laquelle on a envie de s’abonner à la dépêche: trouver une information qu’on ne trouve pas ailleurs’’
G1 – Elsa Logeart, Sasha Taillan, Romane Lambert, Elies El amraoui, Antoine de Bailliencourt, Cassandra Bukovec
/rating_off.png "1 étoile")
Chargement
