« Clairement, le métier ne paye plus » Alizée Marty, Journaliste reporter d’image

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Journaliste Reporter d’Images (JRI) depuis trois ans au sein de la chaîne d’information locale Vià Occitanie, Alizée Marty réalise des reportages dans tout le Pays Catalan. L’ancienne élève de l’ISCPA Toulouse s’est exprimée sur son métier et plus particulièrement sur la précarité qu’il engendre.

Qu’est-ce qui vous attire dans ce métier ? Quelles sont les qualités à avoir pour être une bonne JRI ?

« Je veux être Journaliste Reporter d’Images depuis mes six ans, à l’époque où je voyais les messieurs avec leur grosse caméra. J’aime bien écrire, mais j’aime surtout le fait de filmer car à travers l’image, je laisse les gens parler. Ce qu’il me plaît c’est le fait de mettre en avant les gens, ce sont eux qui s’expriment et qui racontent leur histoire. Autant certains tournages peuvent prendre une heure, autant certains durent toute la journée. Le montage est une partie très importante, j’ai appris à utiliser les logiciels de montage à l’école et ensuite je me suis perfectionnée en entreprise.

Ce qui me plaît c’est de toucher à tous les sujets, ça me permet d’évoluer. Aujourd’hui, on nous demande de toucher à tout, de pouvoir parler de politique comme de sport.

Pour être une bonne JRI, il faut être curieuse, il faut aimer l’aspect technique. La caméra et le montage représentent 90% du boulot. Ensuite, ce sont les mêmes qualités qu’un autre journaliste. »

Est-ce que vous assurez seule la fabrication du projet ou vous travaillez avec quelqu’un d’autre ?

« On est souvent tout seul sur un sujet, c’est rare qu’on soit deux. Sur le terrain, je fais tout, c’est moi qui filme, c’est moi qui pose les questions et il ne faut pas que j’oublie de tweeter. Ensuite je rentre au bureau et je monte le sujet. »

« Ce métier est précaire. »

Le métier de JRI est-il un métier instable financièrement ? Avez-vous effectué des piges à vos débuts ?

« J’ai fait quelques piges quand j’étais à l’école, j’en faisais un petit peu le week-end. Mais oui, ce métier est précaire. Les piges, c’est plus ce que c’était. Ici, on n’a pas de grille de salaire comme les grands groupes tels que TF1, France 3. Clairement, le métier ne paye plus. Encore moins celui de JRI, puisque je fais trois métiers en un. C’est devenu une généralité mais c’est compliqué de trouver des pigistes car on ne les payent pas à leur hauteur. Maintenant, on commence au plus bas du plus bas. Quand je croise des jeunes, ils me disent qu’ils multiplient les employeurs et qu’ils font des horaires pas possible pour s’en sortir. »

 Comment voyez-vous le métier de JRI dans l’avenir ?

« Je pense que les changements seront surtout au niveau du matériel car aujourd’hui on nous demande de filmer avec l’IPhone. Sur la façon de faire, ça ne change de rien, c’est plus sur le support et le matériel. Il faut avoir une autre manière de tourner. Avec une caméra, on peux zoomer, faire des petits réglages, c’est différent. Je n’ai plus l’impression d’être une JRI quand j’utilise un smartphone. Si j’ai choisi ce métier, c’est pour tourner avec une caméra.

 

G2 TOULOUSE – Lola SOUPIROT, Julia ARNOULT, Shanna MAFFRE, Tom KUNTZ, Louis LE BARS.

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