A la Dépêche du Midi depuis bientôt 4 ans et rédacteur en chef depuis 10 mois, Nicolas Moscovici répond à des questions sur les enjeux d’être journaliste, et plus spécifiquement, rédacteur en chef à la Dépêche du Midi.
En quoi consiste votre métier ?
Hiérarchiser l’information, c’est mon métier. La hiérarchie c’est subjectif, c’est ça de travailler à ciel ouvert, c’est de se dire pourquoi vous traitez de tel sujet et pas d’un autre, comme si tout le monde devait être intéressé tout le temps par les mêmes sujets. C’est pour ça que je dis que l’uniformisation est mauvaise, il faut garder son esprit critique et ce qu’on a envie de faire. Pour le coup il y a l’actualité qui te hiérarchise les informations toute seule, une guerre ou une catastrophe naturelle on ne peut pas passer à côté. Quand tu fais des choix tu peux décider de mettre en avant telle ou telle information qui, pour les gens, peuvent se valoir, mais c’est ce qui forge notre identité. C’est un casse-tête, parce que souvent t’as des informations qui sont d’égale intensité, en plus de ça il y a aussi tout ce qu’on créé, quand deux journalistes font deux papiers super intéressants, il faut quand même faire des choix, et ça c’est mon métier.
« La curiosité c’est la clé »
Quels conseils donneriez-vous à des jeunes qui souhaitent devenir journalistes ?
De s’intéresser au monde, et puis d’être curieux de tout. Si vous voulez être journaliste, il faut être journaliste du matin au soir c’est à dire que la moindre conversation que vous avez avec votre famille, vos amis, la caissière, ça doit susciter une forme d’interrogation. Un repas au restaurant quand vous êtes journaliste ce n’est pas le même repas au restaurant que si vous ne l’étiez pas. Il faut que les échanges que vous avez avec vos congénères soient créateurs de questionnement. J’en fait des tonnes, mais il faut que ça soit un réflexe, que tout pose question.
En tant qu’entreprise privée, comment fonctionnez-vous économiquement ?
Vous l’avez compris, ici on est un média privé, donc on génère de l’argent pour pouvoir vivre, là où les médias publics sont financés par l’impôt et la contribution de tous les citoyens. C’est comme ça qu’on différencie les médias. Eux pour le coup ils ont moins de publicités et de rentabilité à faire. Donc, quand on teste des choses en rédaction, on essaye de se demander quelles sont les moyens qu’on engage et ce que ça peut nous rapporter, en image et en abonnement numérique, l’abonnement numérique c’est notre survie car, étant donné que la courbe des lecteurs papiers diminuent, c’est ce qu’on vise.
Groupe 5: Jade David, Lucie Merle, Elijah Inapogui, Noah Blin, Ilona Esposito, Roxanne Soriano