Dans un entretien, Marie Zamaroczy, directrice de clientèle pour le groupe M6 et RTL, nous dévoile les conséquences de la crise sanitaire au sein des studios RTL2 et Fun Radio.
Une fois le confinement terminé, il a fallu adapter les habitudes de travail au contexte sanitaire. Comment appliquer les gestes barrières dans un studio radio ?
« Même si le port du masque est obligatoire, les animateurs et journalistes doivent enlever les masques pour parler à l’antenne. Il est très compliqué de nettoyer les studios. Nous n’avons pas de plexiglas entre le studio des animateurs et celui des journalistes, je vous avoue que c’est très difficile. On essaie de faire attention en évitant les contacts directs, mais il reste toujours les espaces communs. Nous travaillons en open space . Aussi, j’ai la moitié de ma semaine en télétravail, j’essaie de passer le moins de temps en studio, je parle à mon équipe en visioconférence. Je viens cependant les voir, pour les soutenir et maintenir le contact. Néanmoins, on ne peut pas non plus changer les horaires puisqu’elles sont imposées par le CSA.
Y-a t’il eu des licenciements au sein du groupe RTL ?
À l’heure actuelle, nous n’envisageons pas de remaniement salarial. Tous salariés testés positifs au Covid-19 est contraint de rester à son domicile durant une période de sept jours minimum. Dernièrement, une journaliste de RTL2 Toulouse a été contaminée. Cependant, comme dans la plupart des entreprises beaucoup de personnels, animateurs ou journalistes, se sont retrouvés en situation de chômage technique. Le groupe [RTL] a, en effet, fermé les studios en local pour chacune des villes à partir du 14 mars. Aujourd’hui, le retour à la normal se fait petit à petit.
Actuellement, faites-vous des émissions à distance ?
Non, on ne fait plus d’émission à distance, à ce jour, nous avons tous repris. On a suspendu tout ce qui était à distance et on essaie de faire au maximum comme avant et parfois des diffusions avec la télévision. Cela a été compliqué puisque nous sommes un média d’animation, événementiel et musical.
Quel est l’impact économique de la crise sanitaire sur le groupe RTL ?
Je ne vais pas pouvoir vous donner de chiffre exacte, mais si je parle du groupe M6 ça se compte en millions comme pour la radio. En ce qui concerne les radios locales, on parle de centaines de milliers d’euros de pertes économiques. Il y a eu un gros impact forcément. C’est une perte économique qu’on ne rattrapera pas. Les radios étaient fermées pendant un mois et demi. Pour autant, nous n’avons pas coupé contact avec nos partenaires.
Comment envisagez-vous vos projets pour les mois à venir ?
Nous n’étions pas préparés à la seconde vague. Nous pensions que toutes nos activités allaient reprendre normalement en septembre. En tant que directrice publicitaire, j’ai décidé d’annuler les chroniques événementielles. Aussi, comme la situation reste incertaine, nous ne parlons plus d’événements à venir. On ne veut pas frustrer les auditeurs dans le cas où ils seraient annulés.
Dans un contexte de relance économique, comptez-vous apporter un soutien particulier aux entreprises et artistes français?
On essaie d’apporter un soutien, ce ne sera pas financier mais un soutien « partenaire » via les cadeaux, promotions et communication. Ce qui est difficile à expliquer aux artistes français, c’est que l’on a refusé de les soutenir sur des événements extérieurs puisqu’on ne veut pas être responsable de regroupement de personnes.
Alexandra Frenkel, Céline Rossi, Pauline Barthe, Simon Barrau, Manon Souliol. Groupe 5.