CLUTCH La griffe culturelle, est le magazine culturel de la région toulousaine. Benoît Joyeux, directeur commercial et responsable évènementiel fait partie des trois fondateurs. À l’aube des 10 ans du magazine, il a consacré quelques minutes de son temps pour répondre aux questions des étudiants de l’ISCPA.
Quel est le statut de l’entreprise ?
« C’est une société coopérative. Ce n’est pas une société classique où il y a une personne qui décide pour l’ensemble, c’est vraiment le collectif qui décide. Si on n’est pas d’accord de manière collégiale, il ne se passe rien. Que ce soit dans le rédactionnel, dans le graphisme ou dans le commercial, chacun est responsable de son domaine. Nous avons des spécificités par rapport à d’autres médias, on ne supporte pas quand on voit trop de pubs dans un support et pas assez de contenu éditorial ou visuel. Ça ne donne pas envie de lire. Moi j’ai 25% d’espace de pubs par magazine, jamais plus. Pour la rentabilité du magazine, il faut remplir ces 25% d’espace. On ne fait quasiment jamais de bouclage. »
Ciblez-vous vos publicités en fonction de vos lecteurs ?
« Oui exactement. Notre principe c’est de se mettre à la place du lecteur, et pour que ça soit efficace il faut qu’il soit concerné par les annonces qu’on met dedans. Même quand on travaille avec des régi-pub nationales, on leur demande quels types d’annonces ils veulent faire passer. Si c’est une annonce qui ne correspond pas à notre éthique, on se permet de la refuser. Par exemple on refuse McDo régulièrement, car notre société est sur du local et de la proximité. »
Dans un monde où l’on cherche de plus en plus de gratuité, pensez-vous réussir à garantir une information de qualité ?
« Là aussi, ça fait partie des axes qu’on s’est fixés. On ne fera jamais de publi-reportage, notre rédactionnel n’est pas à vendre et le commercial n’influe pas sur le rédactionnel. C’est-à-dire qu’on peut prendre autant de pages de pubs qu’on veut, si la rédaction a décidé de ne pas faire d’article sur le sujet, elle n’en fera pas. On est très clairs par rapport à ça avec nos annonceurs : l’un ne conditionne pas l’autre. On nous achète un potentiel public via les encarts publicitaires, mais la rédaction est entièrement autonome. Il faut garantir l’éthique et la qualité, ce qui nous protège et nous permet de rester indépendants. »
Au vu de la gratuité du magazine, avez-vous un salaire fixe ?
« Oui ! Et ça c’est spécifique à l’entreprise. Ça change beaucoup car avant j’ai travaillé pour d’autres titres et j’avais de la commission. Un commercial on le motive comme ça.
Nous ce qui a primé, c’est le projet collectif et l’entente qu’on a ensemble. Comme on a fabriqué Clutch ensemble, je n’ai pas besoin qu’on me tienne la main ou qu’on me motive par l’argent. Je dois être un des seuls commerciaux de la ville qui n’a pas de commissions. On est dans un projet qui nous correspond, qui nous ressemble.
Si on fait une bonne année on peut potentiellement avoir une participation ou des dividendes de manière collective. »
Est-ce plus sain de travailler dans cet environnement ?
« Bien sûr c’est plus sain, parce que justement je n’aime pas les commerciaux à l’ancienne, qui justement ne pensent qu’à la commission parce que leurs discours peuvent être faussés par l’appât du gain et de la prime. Moi je reste constant sur ce que j’annonce au partenaire. Ça évite de rentrer dans la folie d’avoir un maximum de pub. Et c’est lié au nombre d’espace limité du magazine qui permet de garantir une qualité du support.»
Groupe 5 – ISCPA Toulouse
Maïlys MAYNADIE, Lou ALQUIER, Bleuenn AVRIL, Amélie MARSAN, Lucien LABREUIL, Marilou PUECH