Ancien élève de l’ISCPA et journaliste au sein de la rédaction du journal économique La Tribune Toulouse depuis 3 ans, Pierrick Merlet nous a fait part, lors d’une rencontre, de l’évolution du média depuis son passage au numérique, mais également des projets innovants.
Étant auparavant un hebdomadaire papier, pensez-vous que le passage du média La Tribune au numérique quotidien l’a sauvé ?
« Alors, l’idéal serait de poser la question au président de La Tribune Jean Christophe Tortora car je n’étais pas présent à ce moment-là [rires], mais ce que je peux vous dire c’est que nous sommes une petite équipe, une centaine de salariés au niveau national. C’est peu pour ce type de média, mais cela nous permet justement une certaine agilité.
Aujourd’hui, l’audience est en très forte hausse sur les différents sites internet du journal et ce déjà depuis quelques années. Les articles payants fonctionnent de plus en plus car les lecteurs sont prêts à payer pour du contenu à plus forte valeur ajoutée ; c’est-à-dire au travers d’enquêtes, de portraits, de reportages, pour lesquels le journaliste a consacré du temps. »
Avez-vous constaté des différences d’audience avec le confinement ?
« Justement oui, c’est d’ailleurs à ce moment-là qu’il y a eu un gros travail sur la stratégie en interne à mener. Nous nous sommes demandés comment optimiser cette audience qui augmentait naturellement du fait du confinement. Même s’il faut savoir que La Tribune n’a jamais battu de records de vente dans les kiosques, puisque notre public n’est pas celui qui achète son journal avec le pain le matin par exemple.
Notre journal s’est toujours positionné comme un média de type « Breaking- news ». En effet nous voulons apporter de l’expertise sans faire du show mais sans être non plus passéistes . »
Vous avez parlé d’un gros travail sur la stratégie en interne, serait-il possible d’en savoir un peu plus ?
« Après plusieurs réunions importantes, nous avons décidé d’un tout nouveau positionnement de La Tribune à partir de maintenant ; qui sera d’ailleurs présenté ce 12 Octobre à la Station F, alors je vous donne donc une info en avant-première [rires].
Le concept est d’être le pure player d’information économique. Il y a eu un investissement dans un studio télé à Paris dont le but est vraiment de pouvoir désormais proposer des émissions, des interviews filmées et même des podcasts en plus des articles. On met fin à l’hebdomadaire papier et on va lancer un bimensuel, pour que les journalistes se concentrent uniquement sur la production de contenu numérique. Car il faut savoir que la production d’un hebdomadaire prend énormément de temps durant toute la semaine, ce qui faisait que le site était parfois un peu laissé de côté. Il y avait donc un rééquilibrage à faire afin de satisfaire nos lecteurs avec plus de contenus.
En revanche, les revenus publicitaires papiers sont importants, c’est pourquoi nous avons fait le choix de conserver une formule print et de sortir une revue tous les deux mois. Ainsi, ce format permettra de prendre de la hauteur sur l’information économique avec des reportages plus longs. Objectif : dépasser le concept de magazine d’info-éco, et d’être sur quelque chose de tendance et d’inspirant. »
Merci beaucoup, j’aurais maintenant aimé savoir, vous à votre échelle de journaliste, que pensez-vous de tout ces changements chez La Tribune ?
« On ne va pas se mentir, ce journal est trop longtemps resté sur ses acquis et a eu du mal à se réinventer et innover, et je faisais parti de ceux qui voulaient faire bouger les choses. C’est aussi une des raisons pour lesquelles je reste dans ce média, il y a beaucoup de projets qui sont en train de prendre forme et d’autres encore qui se préparent. Participer à une nouvelle offre éditoriale en tant que jeune journaliste est très excitant, ça me donne envie de m’investir à 100% dans ce média. »
Groupe 10
Léna ALBERT, Enzo PFEIFER, Mathilde FAUVERT, Enzo CARRERE et Sarah MORGADO